N’ayez plus, mes amis, n’ayez plus ceste envie
N’ayez plus, mes amis, n’ayez plus ceste envie
Que je cesse d’aimer ; laissés moi, obstiné,
Vivre et mourir ainsi, puisqu’il est ordonné :
Mon amour, c’est le fil auquel se tient ma vie.Ainsi me dict la fee ; ainsi en Aeagrie,
Elle feit Meleagre à l’amour destiné,
Et alluma la souche à l’heure qu’il fust né,
Et dict : » Toy et ce feu, tenez vous compagnie. »Elle le dict ainsi, et la fin ordonnee
Suyvit apres le fil de ceste destinee.
La souche (ce dict on) au feu fut consommee.Et des lors (grand miracle), en un mesme momant,
On veid, tout à un coup, du miserable amant
La vie et le tison s’en aller en fumee.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Etienne de LA BOETIE
Étienne de La Boétie, né à Sarlat le 1er novembre 1530 et mort à Germignan, dans la commune du Taillan-Médoc, près de Bordeaux le 18 août 1563, était un écrivain français. Fils d’un lieutenant particulier du sénéchal du Périgord, et d’une famille de magistrats, Étienne de la Boétie grandit dans un milieu éclairé.... [Lire la suite]
- Amour, lors que premier ma franchise fut...
- C'est Amour, c'est Amour, c'est luy seul, je...
- Ce jourd'huy du Soleil la chaleur alteree
- Quand j'ose voir Madame, Amour guerre me...
- Ce dict maint un de moy : De quoy se plaint...
- Je tremblois devant elle, et attendois,...
- Quand celle j'oy parler qui pare nostre...
- Je sçay ton ferme cueur, je cognois ta...
- J'ay un Livre Thuscan, dont la tranche est...
- Enfant aveugle, nain, qui n'as autre...
- Jà reluisoit la benoiste journee
- Quant à chanter ton los par fois je...
- Toy qui oys mes souspirs, ne me sois...
- Si ma raison en moy s'est peu remettre
- J'ay fait preuve des deux, meshuy je le puis...
- Quand viendra ce jour là, que ton nom au...
- Ô l'ai je dict ? helas ! l'ai je songé ?
- Je veux qu'on sçache au vray comme elle...
- J'ay veu ses yeulx perçans, j'ay veu sa...
- J'estois prest d'encourir pour jamais...
- Amour, lors que premier ma franchise fut... (5)
- Je sçay ton ferme cueur, je cognois ta... (4)
- Ce jourd'huy du Soleil la chaleur alteree (4)
- Je tremblois devant elle, et attendois,... (3)
- J'allois seul remaschant mes angoisses passes (3)
- Enfant aveugle, nain, qui n'as autre... (3)
- Ce dict maint un de moy : De quoy se plaint... (3)
- Quand j'ose voir Madame, Amour guerre me... (2)
- Je voy bien, ma Dourdouigne, encor humble tu... (2)
- J'ay tant vescu, chetif, en ma langueur (2)
Ambicrocodile
---------------
C’est l'ambicrocodile, il aurait bien envie
D'être aimé d’Aphrodite ; et ce monstre obstiné.
Ne reste point au rang qui lui fut ordonné ;
À la vouloir séduire il consacre sa vie.
Longtemps demeurera sa quête inassouvie,
À de telles amours il n'est pas destiné.
Si dans la peau d'Arès il était plutôt né,
Peut-être la déesse eût-elle été ravie.
Chaque fois qu'il en parle, un corbeau familier,
S’en va, mauvais plaisant, rejoindre l’atelier
Du lourd Héphaïstos, dont l'âme est consumée
D'un feu de jalousie qui brûle à tout moment ;
Et dans maint hôpital s'en souvient un amant
Dont le stupide espoir est parti en fumée.