Petites misères d’août
Oh! quelle nuit d’étoiles, quelles saturnales!
Oh! mais des galas inconnus
Dans les annales
Sidérales!
Bref, un Ciel absolument nulÔ Loi du Rythme sans appel!
Que le moindre Astre certifie
Par son humble chorégraphie Mais nul spectateur éternel.Ah! la Terre humanitaire
N’en est pas moins terre-à-terre!
Au contraire.La Terre, elle est ronde
Comme un pot-au-feu,
C’est un bien pauv’ monde
Dans l’Infini bleu.Cinq sens seulement, cinq ressorts pour nos Essors..
Ah! ce n’est pas un sort!
Quand donc nos cœurs s’en iront-ils en huit-ressorts
Oh! le jour, quelle turne!
J’en suis tout taciturne.
Oh! ces nuits sur les toits!
Je finirai bien par y prendre froid.Tiens, la Terre,
Va te faire
Trés-lan laire!- Hé! pas choisi
D’y naître, et hommes!
Mais nous y sommes,
Tenons-nous y!La pauvre Terre, elle est si bonne!….
Oh! désormais je m’y cramponne
De tous mes bonheurs d’autochtone.Tu te pâmes, moi je me vautre.
Consolons-nous les uns les autres.
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Jules Laforgue, né à Montevideo le 16 août 1860 et mort à Paris le 20 août 1887, est un poète du mouvement décadent français. Né dans une famille qui avait émigré en espérant faire fortune, il est le deuxième de onze enfants. À l’âge de dix ans, il est envoyé en France, dans la ville de Tarbes d’où est originaire... [Lire la suite]
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