Poème 'Mer montante' de José-Maria de HEREDIA dans 'Les Trophées'

Mer montante

José-Maria de HEREDIA
Recueil : "Les Trophées"

Le soleil semble un phare à feux fixes et blancs.
Du Raz jusqu’à Penmarc’h la côte entière fume,
Et seuls, contre le vent qui rebrousse leur plume,
A travers la tempête errent les goëlands.

L’une après l’autre, avec de furieux élans,
Les lames glauques sous leur crinière d’écume,
Dans un tonnerre sourd s’éparpillant en brume,
Empanachent au loin les récifs ruisselants.

Et j’ai laissé courir le flot de ma pensée,
Rêves, espoirs, regrets de force dépensée,
Sans qu’il en reste rien qu’un souvenir amer.

L’Océan m’a parlé d’une voix fraternelle,
Car la même clameur que pousse encor la mer
Monte de l’homme aux Dieux, vainement éternelle.

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Commentaires

  1. Échiquier magique
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    D’or et de gueules suis, et non pas noir et blanc ;
    Au temple, près de moi, les bâtons d’encens fument,
    Un délicat pinceau sert au scribe de plume,
    Un novice médite, en marchant à pas lents.

    Point n’ai de cavaliers aux vigoureux élans,
    Ni de zigzagants fous, ni de pions, pauvre écume :
    Mais de nobles bouddhas, dont l’esprit, comme brume,
    Couvre les sensations d’un voile ruisselant.

    Ils ne bougent jamais, s’affrontent en pensée
    (Sans qu’on voie jamais trop de force dépensée) ;
    Dans la compétition, ils ne sont pas amers.

    Et rien de négatif dans leur lutte éternelle,
    Car leur jeu, vraiment, c’est la lutte fraternelle
    Que pratiquent entre eux les clairs flots des sept mers.

  2. Cases hexagonales
    ------------

    On y voit un fou rouge, un fou bleu, un fou blanc,
    Marchant en diagonale, ancestrale coutume ;
    Un scribe est auprès d’eux, qui de sa fine plume
    Note sur un carnet leurs déplacements lents.

    Trois joueurs sont assis, ni buvant, ni parlant,
    Totalement au jeu, mais j’en vois un qui fume ;
    Son visage est baigné d’aromatique brume,
    La nicotine est là pour aider son talent.

    Tactiques ambitions, stratégiques pensées,
    Ils ne mesurent point l’énergie dépensée
    Les pièces sont poussées par une main de fer.

    Perdre n’amène point une honte éternelle,
    Leur lutte est bien courtoise et reste fraternelle ;
    C’est un passage ardu, ce n’est pas un enfer.

    * * * * *

    https://paysdepoesie.wordpress.com/2020/10/23/chaque-fou-sur-sa-couleur/

  3. turlututu chapeau pointu!!!

  4. Coups de plume
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    L’encre noire, le papier blanc,
    Les mots qu’enseigne la coutume ;
    L’encrier danse avec la plume,
    Le texte déroule son plan.

    Rien de cruel, rien de brûlant,
    La gravité sans l’amertume ;
    Les mots de la Dame de Brume
    Calment le scribe turbulent.

    Derrière l’écrit, des pensées
    Qui par l’auteur sont dépensées
    Pour habiller ces quelques vers.

    Peu de vérités éternelles,
    Des plaisanteries fraternelles ;
    C’est notre modeste univers.

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José-Maria de HEREDIA

Portait de José-Maria de HEREDIA

José-Maria de Heredia (né José María de Heredia Girard 1842-1905) est un homme de lettres d’origine cubaine, naturalisé français en 1893. En tant que poète, c’est un des maîtres du mouvement parnassien, véritable joaillier du vers. Son œuvre poétique est constituée d’un unique recueil, « Les... [Lire la suite]

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