Poème 'En l’honneur d’un Sage solitaire' de Victor SEGALEN dans 'Stèles (face au Midi)'

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En l’honneur d’un Sage solitaire

Victor SEGALEN
Recueil : "Stèles (face au Midi)"

Moi l’Empereur je suis venu. Je salue le Sage qui, soixante-dix années, a retourné et labouré nos Mutations anciennes et levé des savoirs nouveaux.

J’attends du Vieux Père la leçon : et d’abord, s’il a trouvé la Panacée des Immortels ? Comment on prend place au milieu des génies ?

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Le Sage dit : Faire monter au Ciel le Prince que voici serait un malheur pour l’Empire terrestre.

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Moi l’Empereur interroge le Solitaire : a-t-il reçu dans sa caverne la visite des trente-six mille Esprits ou seulement de quelques-uns de ces Très-Hauts ?

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Moi le Solitaire n’aime pas les visiteurs importuns.

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Moi l’Empereur implore enfin le Sage le pouvoir d’être utile aux hommes : quelque chose pour le bien des hommes !

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Le Sage dit : Étant sage, je ne me suis jamais occupé des hommes.

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Commentaires

  1. Monstre des antipodes
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    Le sage interrogea le monstre au nez pointu :
    -- Que faire d’une vie ? Animal, le sais-tu ?
    Puis il s’est incliné, mais le monstre s’est tu.

    Le sage interrogea le monstre fort savant :
    -- Qu’est-ce qui vient après ? Qu’est-ce qui vient avant ?
    Le silence du monstre était fort décevant.

    Le sage a découvert un grand couteau qui coupe ;
    Monstre, faute de mieux, tu seras de la soupe.

  2. En l’honneur de Mister Natural
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    Robert Crumb nous présente un naturiste sage,
    Contre tout maléfice il se bat calmement ;
    Ne lui demande pas quel sera son message,
    Il dira qu’il n’est point marchand de boniments.

    Du monde à l’inframonde il connaît les passages,
    Mais ne s’engage point dans ces cheminements ;
    Un Mahatma voulut qu’il apprît le tissage,
    Mais ce grand paresseux refusa poliment.

    Dans ce corps dénudé brille une excellente âme,
    Dont souvent fut séduite une charmante dame ;
    Ensemble je les vois faire un bout de chemin.

    Quand nous avons un doute, il rit et nous rassure,
    Puis il s’en va danser sur ses pieds sans chaussures ;
    Il est gai comme Adam, le Père des humains.

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