Poème 'Tempête solide' de Victor SEGALEN dans 'Stèles (du bord du chemin)'

Tempête solide

Victor SEGALEN
Recueil : "Stèles (du bord du chemin)"

Porte-moi sur tes vagues dures, mer figée, mer sans reflux ; tempête solide enfermant le vol des nues et mes espoirs. Et que je fixe en de justes caractères, Montagne, toute la hauteur de ta beauté.

L’œil, précédant le pied sur le sentier oblique te dompte avec peine. Ta peau est rugueuse. Ton air est, vaste et descend droit du ciel froid. Derrière la frange visible d’autres sommets élèvent tes passes. Je sais que tu doubles le chemin qu’il faut surmonter. Tu entasses les efforts comme les pèlerins les pierres ; en hommage ;

En hommage à ton altitude, Montagne. Fatigue ma route : qu’elle soit âpre, qu’elle soit dure ; qu’elle aille très haut.

Et, te quittant pour la plaine, que la plaine a de nouveau pour moi de beauté !

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Commentaires

  1. Démons alpestres
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    Le scribe a lentement parcouru le glacier
    Qui dans le vent d’hiver a des reflets d’acier ;
    Il veut pouvoir décrire au long de quelques phrases
    Le massif imposant dont la beauté l’écrase.

    Soudain, alors qu’il peine à traverser les monts,
    Il trouve une caverne abritant deux démons ;
    Il hésite à parler à ces deux créatures,
    Ne sachant d’où ils sont, ni quelle est leur nature.

    Silence et difficile échange de regards ;
    Mais un léger sourire advient un peu plus tard :
    Alors qu’on s’attendrait à des vapeurs de soufre,
    Une odeur de vin chaud surgit du fond du gouffre.

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