Poème 'La Guerre de Cent Ans' de Raymond RADIGUET dans 'Les Joues en feu'

La Guerre de Cent Ans

Raymond RADIGUET
Recueil : "Les Joues en feu"

Ô girls comme flammes danseuses !
Une biche lèche une rose ;
Avec douceur, bonbon anglais,
Elle s’écroule en mon palais.

Si nos langues ne sont pas sœurs,
Qu’une biche lèche mon âme,
Le guerrier, sous d’expertes flammes
S’énerve et pourtant vierge meurt.

Que ne suis-je elle ou l’oiseleur,
Belle sous la boule de gui,
Et au miel de votre baiser,
Oiseleur je resterai pris.

De nos bergères les Anglais
Font des bûches pour leur Christmas.
Fond votre langue en mon palais,
C’est à la mort que ma grimace

S’adresse et non pas à l’amour.
Je n’ai rien de commun, sauf l’âge,
Avec le dédaigneux Narcisse,
Ainsi que Jeanne trop penché
Sur le seul bûcher de son âme.

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Si de Narcisse le miroir
    Par magie avait montré Jeanne,
    Narcisse aurait vécu d'espoir.

    Si Jeanne, amoureuse profane,
    À Narcisse inspirant l'amour,
    Au monde ancien eût fait retour,

    Narcisse et Jeanne en l'ombre sainte
    Eussent partagé leurs beautés
    Dans l'eau de la fontaine éteinte.

    Leurs coeurs dans les roseaux jetés
    Auraient séduit les ondes closes,
    Dormant dans le parfum des roses.

  2. Hermine et poulpe
    -------------------

    Le poulpe croit voir un miroir
    Dans cette lune aux couleurs d'Anne ;
    Il la prend pour signe d'espoir.

    -- Ô poulpe, astronome profane,
    Pour la lune as-tu de l'amour ?
    Je crains qu'il ne soit sans retour.

    -- Qui donc s'en vient me sermonner ?
    -- C'est le crabe, c'est ton dîner.

  3. Une biche attentive
    -------------------

    Fraîche rivière où je viens boire,
    Du paradis tu es le seuil ;
    Je fais de toi mon oratoire
    Sous le regard des écureuils.

    Sur ta rive, les eupatoires
    Se dressent dans tout leur orgueil ;
    J’apprécie leur aimable accueil,
    Je les appelle « Fleurs de Gloire ».

    Ces bois sont parfois pleins de charme,
    D’autres jours, j’y verse des larmes ;
    Ces fleurs savent m’émerveiller.

    La vie, c’est une brève flamme,
    Qu’elle soit de biche ou de femme ;
    Pas trop facile à surveiller.

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS