Poème 'Les yeux qui me surent prendre' de Mellin de SAINT-GELAIS

Les yeux qui me surent prendre

Mellin de SAINT-GELAIS

Chanson

Les yeux qui me surent prendre
Sont si doux et rigoureux
Que mon coeur n’ose entreprendre
De s’en montrer langoureux.
Il se sent mourir pour eux
Et feint d’être sans douleur.
Ô que celui est heureux
Qui peut dire son malheur !

Le temps, qui tout mal apaise,
Rend le mien plus vigoureux,
Et fait que rien ne me plaise,
Sinon d’être douloureux.
Mon pleur large et plantureux
Nourrit ma flamme et chaleur :
Ô que celui est heureux
A qui déplaît son malheur !

D’amour je ne me veux plaindre
Ni du sort aventureux ;
Ni la mort je ne puis craindre,
Car j’ai mal plus dangereux.
Un bien me fait malheureux,
Dont j’ai perdu la valeur
Celui au prix est heureux
Qui n’eut jamais que malheur !

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Mellin de SAINT-GELAIS

Portait de Mellin de SAINT-GELAIS

Mellin de Saint-Gelais (ou Melin de Saint-Gelays ou de Sainct-Gelais), né à Angoulême vers 1491 et mort à Paris en octobre 1558, est un poète français de la Renaissance, qui eut les faveurs de François 1er. Il était fort probablement le fils naturel de Jean de Saint-Gelais, marquis de Montlieu, qui appartenait à la petite... [Lire la suite]

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