Poème 'Pierrot' de Paul VERLAINE dans 'Jadis et naguère'

Pierrot

Paul VERLAINE
Recueil : "Jadis et naguère"

Ce n’est plus le rêveur lunaire du vieil air
Qui riait aux aïeux dans les dessus de porte ;
Sa gaîté, comme sa chandelle, hélas! est morte,
Et son spectre aujourd’hui nous hante, mince et clair.

Et voici que parmi l’effroi d’un long éclair
Sa pâle blouse a l’air, au vent froid qui l’emporte,
D’un linceul, et sa bouche est béante, de sorte
Qu’il semble hurler sous les morsures du ver.

Avec le bruit d’un vol d’oiseaux de nuit qui passe,
Ses manches blanches font vaguement par l’espace
Des signes fous auxquels personne ne répond.

Ses yeux sont deux grands trous où rampe du phosphore
Et la farine rend plus effroyable encore
Sa face exsangue au nez pointu de moribond.

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Commentaires

  1. Un air ancien
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    Pierrot chante un air
    Que la brise emporte ;
    Une lune morte
    Noircit le ciel clair.

    Du feu d’un éclair,
    La lumière forte
    Point ne réconforte
    Son regard amer.

    Une nuit se passe ;
    Bien sombre est l’espace
    Auprès du vieux pont.

    Un dragon dévore
    La lune en phosphore
    Sans trouver ça bon.

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