Poème 'L’auberge' de Paul VERLAINE dans 'Jadis et naguère'

L’auberge

Paul VERLAINE
Recueil : "Jadis et naguère"

Murs blancs, toit rouge, c’est l’Auberge fraîche au bord
Du grand chemin poudreux où le pied brûle et saigne,
L’Auberge gaie avec le Bonheur pour enseigne.
Vin bleu, pain tendre, et pas besoin de passe-port.

Ici l’on fume, ici l’on chante, ici l’on dort.
L’hôte est un vieux soldat, et l’hôtesse, qui peigne
Et lave dix marmots roses et pleins de teigne,
Parle d’amour, de joie et d’aise, et n’a pas tort !

La salle au noir plafond de poutres, aux images
Violentes, Maleck Adel et les Rois Mages,
Vous accueille d’un bon parfum de soupe aux choux.

Entendez-vous ? C’est la marmite qu’accompagne
L’horloge du tic-tac allègre de son pouls.
Et la fenêtre s’ouvre au loin sur la campagne.

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. L’Auberge du Bélier
    --------

    En Grande Garabagne, au Nord,
    C’est la gloutonnerie qui règne ;
    Ayant le Bélier pour enseigne,
    Un bouge sert des pieds de porc.

    Il ne les vend pas à prix d’or,
    Ces pieds qui dans la graisse baignent ;
    N’en prends point si tu les dédaignes,
    Mais je crois que tu aurais tort.

    Nous pourrons aussi rendre hommage
    À leurs tartines de fromage,
    Aussi d’un très modeste coût.

    Le pinard qui les accompagne
    Est facturé trois francs six sous,
    C’est du rouge qui vient d’Espagne.

  2. L'auberge

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS