Poème 'Je meurs, et les soucis qui sortent du martyre' de Jean de SPONDE dans 'Les Amours'

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Je meurs, et les soucis qui sortent du martyre

Jean de SPONDE
Recueil : "Les Amours"

Je meurs, et les soucis qui sortent du martyre
Que me donne l’absence, et les jours, et les nuicts
Font tant, qu’à tous momens je ne sçay que je suis
Si j’empire du tout ou bien si je respire.
Un chagrin survenant mille chagrins m’attire
Et me cuidant aider moy-mesme je me nuis,
L’infini mouvement de mes roulans ennuis
M’emporte et je le sens, mais je ne le puis dire.
Je suis cet Acteon de ces chiens déschiré!
Et l’esclat de mon ame est si bien alteré
Qu’elle qui me devroit faire vivre me tuë:
Deux Desses nous ont tramé tout nostre sort
Mais pour divers sujets nous trouvons mesme mort
Moy de ne la voir point, et luy de l’avoir veuë.

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Commentaires

  1. Songeries d’un petit insecte
    ----------------

    Je ne sais si je pense ou bien si je délire,
    Car je rêve en plein jour ainsi qu’en pleine nuit ;
    Mais j’aimerais pourtant savoir ce que je suis,
    C’est mon principal voeu, c’est ce que je désire.

    J’ai posé la question à ces fleurs qui m’attirent,
    Elles m’ont répondu que trop de savoir nuit ;
    J’ai posé la question au vert rameau de buis
    Qui m’a pensivement regardé, sans rien dire.

    Ça m’est peut-être égal, tout bien considéré,
    Que me faut-il savoir pour mon destin gérer ?
    Vainement un penseur à chercher s’évertue.

    Il nous faut accepter l’opacité du sort,
    En rendre compte n’est pas de notre ressort ;
    Je vais boire un godet avec Dame Tortue.

  2. À Léon Gerspach

    Mon arrière grand-père a souffert le martyre,
    Pendant la grande guerre, enfin, la grande nuit…
    Je garde un souvenir précis et bon de lui,
    Car il avait le chic pour provoquer mon rire.

    Vous ne serez donc pas surpris d’entendre dire
    Que si aux allemands, il causa des ennuis,
    À l’enfant que j’étais, nullement il n’a nuit,
    Ni au remplissage de ma tirelire !

    Il fut un combattant maintes fois décoré,
    Pour avoir sous le feu intensément œuvré
    À ce que les liaisons demeurent continues.

    Il n’évoquait jamais ces dangereux transports
    De fils téléphoniques, entouré par la mort,
    De toujours amuser, ne perdant pas de vue.

    misquette.wordpress.com

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Jean de SPONDE

Portait de Jean de SPONDE

Jean de Sponde (Joanes Ezponda, en basque), né en 1557 à Mauléon (Pays Basque) et mort le 18 mars 1595 à Bordeaux, est un poète baroque français. Né dans une famille liée à la cour de Navarre, élevé dans un milieu protestant et austère, brillant élève, il reçoit de Jeanne d’Albret, mère de Henri IV, une bourse... [Lire la suite]

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