Poème 'Miroirs' de Victor SEGALEN dans 'Stèles (face au Nord)'

Miroirs

Victor SEGALEN
Recueil : "Stèles (face au Nord)"

Ts’ai-yu se mire dans l’argent poli afin d’ajuster ses bandeaux noirs et les perles sur ses bandeaux.

Ou si le rouge est trop pâle aux yeux, ou l’huile blanche trop luisante aux joues, le miroir, avec un sourire, l’avertit.

Le Conseiller s’admire dans l’histoire, vase lucide où tout vient s’éclairer : marches des armées, paroles des Sages, troubles des constellations.

Le reflet qu’il en reçoit ordonne sa conduite.

o

Je n’ai point de bandeaux ni perles, et pas d’exploits à accomplir. Pour régler ma vie singulière, je me contemple seul en mon ami quotidien.

Son visage, — mieux qu’argent ou récits antiques, — m’apprend ma vertu d’aujourd’hui.

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Commentaires

  1. Traversée du monde
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    Le coq d’or veut offrir son être à l’univers ;
    Le chameau d’or l’emporte en une trajectoire
    Où mille poulaillers honoreront sa gloire,
    De la mer aux forêts, de la ville aux déserts.

    Le coq est exalté par l’idée du voyage,
    Il ne peut s’empêcher d’en tirer un discours
    Qu’il prononce à loisir, tout au long du parcours,
    Instruisant les badauds des prés et des villages :

    -- Je suis un être au coeur pénétré de vaillance !
    Je viens jusqu’à chez vous, diffusant mon éclat ;
    Quant aux poules, surtout, qui se trouveraient là,
    Posez-les près de moi, je suis leur providence.

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