Poème 'Sonnets de la Mort – 12 – Tout s’enfle contre moy' de Jean de SPONDE dans 'Essai de quelques poèmes chrétiens'

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Sonnets de la Mort – 12 – Tout s’enfle contre moy

Jean de SPONDE
Recueil : "Essai de quelques poèmes chrétiens"

Tout s’enfle contre moy, tout m’assaut, tout me tente,
Et le Monde, et la Chair, et l’Ange révolté,
Dont l’onde, dont l’effort, dont le charme inventé
Et m’abisme, Seigneur, et m’esbranle, et m’enchante.

Quelle nef, quel appuy, quelle oreille dormante,
Sans péril, sans tomber, et sans estre enchanté,
Me donras-tu? Ton Temple où vit ta Saincteté,
Ton invincible main, et ta voix si constante ?

Et quoy ? Mon Dieu, je sens combattre maintesfois
Encor avec ton Temple, et ta main, et ta voix,
Cest Ange revolté, ceste Chair, et ce Monde.

Mais ton Temple pourtant, ta main, ta voix sera
La nef, l’appuy, l’oreille, où ce charme perdra,
Où mourra cest effort, où se rompra ceste onde.

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Commentaires

  1. Voie sur berge
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    En cette fin d'été, la nature est charmante
    Et d'y errer sans fin le rhapsode est tenté ;
    Si tu n'existais pas, il faudrait t'inventer,
    Grande friche déserte où mille insectes chantent.

    Parti tôt le matin de la ville dormante,
    Le vieux barde a suivi les sentiers enchantés,
    Chemins qu'il est souvent seul à vouloir hanter
    Vers le lever du jour, de sa démarche lente.

    L'hirondelle tardive y plane maintes fois,
    Et la salutation de sa petite voix
    Rappelle le penseur à la douceur du monde.

    Vous verriez tout cela, si marcher vous vouliez
    Du port de Saint-Denis jusqu'en Aubervilliers
    Rêvant près du canal, dans les reflets de l'onde.

  2. Monstrueux jongleur
    --------------------

    Aux ruines du palais, la musique est charmante,
    Et d’y passer la nuit le public est tenté ;
    Un vieux compositeur ne cesse d’inventer
    Des airs bien entraînants que les courtisans chantent.

    Leurs fantômes sont là, dans les pierres dormantes,
    Celui du barde dit quelques mots enchantés,
    C’est un curieux endroit que ce manoir hanté,
    Un jongleur inconnu montre une danse lente.

    Quelques chauves-souris surviennent maintes fois,
    Et la salutation de leur petite voix
    Traverse sans souci l’obscurité profonde.

    Vous verriez tout cela, si rêver vous vouliez,
    Ce songe, par exemple, et d’autres par milliers,
    Auprès d’un château mort, non loin d’un inframonde.

  3. Éléphant d’Arcachon
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    L’éléphant d’Arcachon se cache sous sa tente,
    Par le bruit d’une fête il n’est jamais tenté ;
    Il chante les chansons qu’il lui plaît d’inventer,
    Car sitôt qu’ils sont seuls, tous les éléphants chantent.

    Il aime fréquenter cette ville dormante
    Dont les ducs ont bâti des palais enchantés,
    C’est un curieux endroit, c’est un séjour hanté
    Par la jeune sirène à la démarche lente.

    Les touristes là-bas surviennent maintes fois,
    Nul ne prête attention à leurs éclats de voix,
    Telle est, de cet endroit, la sagesse profonde.

    Pour rejoindre ce lieu, c’est un frêle voilier
    Qui vous y porterait, oui, si vous le vouliez,
    Mais on peut préférer d’autres parties du monde.

  4. Une explication du texte

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Jean de SPONDE

Portait de Jean de SPONDE

Jean de Sponde (Joanes Ezponda, en basque), né en 1557 à Mauléon (Pays Basque) et mort le 18 mars 1595 à Bordeaux, est un poète baroque français. Né dans une famille liée à la cour de Navarre, élevé dans un milieu protestant et austère, brillant élève, il reçoit de Jeanne d’Albret, mère de Henri IV, une bourse... [Lire la suite]

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